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À première vue, notre voix pourrait être considérée comme un simple outil de communication. Pourtant, elle est l’expression profonde de notre être : notre vécu, nos émotions, notre personnalité. C’est ainsi que la voix parlée renseigne sur notre état, notre énergie et nos émotions du moment. Quant à la voix chantée, elle permet d’ouvrir les portes de notre enfance, notre adolescence et de nos années d’adulte passées et présentes. Il faut souligner que cette histoire que l’on retrouve dans la « mémoire de la voix », est principalement liée à ce que nous n’avons pas exprimé et aux émotions que nous avons refoulées…
Du point de vue physiologique, nos cordes vocales évoluent en même temps que nous grandissons. Elles sont, en effet, fines et courtes à notre naissance. Ensuite, elles vont s’allonger et s’épaissir aux fils des années avec une accélération fulgurante au moment de la puberté grâce au super pouvoir des hormones !
Voilà pourquoi, d’un point de vue psychophysique, les sons aigus renvoient à l’enfance, les médiums à l’adolescence et les graves à l’âge adulte (ainsi qu’à la capacité de prendre notre place). En fonction de la manière dont nous vivons ces différentes phases de notre vie, nous pourront avoir des facilités ou des blocages dans certains registres (aigu, médium, grave).
Par conséquent, agir sur notre voix permet de se libérer du passé lorsqu’il est lié à l’expression, la communication et aux émotions qui en découlent et enfin gagner en mieux-être !

Il m’arrive encore d’entendre ou de lire dans certains articles les termes « d’émotions négatives » et je trouve cela bien dommage. En effet, le terme « négatif » peut encourager à étouffer ses émotions consciemment ou être dans le déni de ce que l’on ressent, plutôt que de les accueillir et d’écouter ce qu’elles ont à nous dire…
Pourtant la peur, la colère et la tristesse sont nos amies, comme les voyants d’une voiture nous signalant un problème, un manque ou un besoin !
Ces émotions qu’on pourrait plutôt qualifier de « désagréables » sont essentielles à notre bien-être si l’on sait les écouter dès qu’elles pointent le bout de leur nez (sans attendre que le vase déborde ou qu’il y ait trop de pression dans la cocotte, bien sûr)
Petit topo :
La colère est une réaction de protection, elle nous signale le besoin de nous défendre face à un intrus (quelqu’un ou quelque chose) qui menace notre territoire physique ou psychologique.
Elle nous donne la force de changer une situation, de nous affirmer, de poser nos limites.
Attention à ne pas confondre la colère avec la frustration !
La frustration n’est pas là pour nous protéger ou nous donner de l’énergie pour nous défendre. C’est une réaction par rapport à quelque chose d’extérieur à nous sur lequel nous voudrions agir, une situation, un événement, ou quelque chose que nous ne pouvons pas obtenir tout de suite (comme les bonbons du supermarché quand nous étions enfants !)
La frustration demande juste à inviter la patience ou à lâcher prise.
La tristesse est un passage transitoire. Elle se déclenche suite à la perte d’un être cher, à la fin de quelque chose, un sentiment d’impuissance, un souhait insatisfait. Elle nous permet de tourner la page, faire le deuil et nous prépare à accueillir le nouveau.
La peur est une émotion d’anticipation. Elle est utile lorsqu’elle nous informe d’un danger, d’une menace potentielle ou réelle car elle nous prépare à fuir, ou à agir. Elle peut être également liée à une appréhension et nous indique que nous avons besoin de mieux nous préparer pour vivre plus sereinement un événement ou une situation particulière.
Bref, nous avons tout à gagner à faire de nos émotions nos alliées !

Quand on n’aime pas son corps ou sa voix, cela correspond très souvent à des parts de soi que l’on apprécie pas ou que l’on n’accepte pas (et il ne s’agit pas nécessairement de notre enveloppe charnelle ou des sons produits par nos cordes vocales).
Et si nous transformions cela ?
Apprendre à aimer notre corps et notre voix participe grandement à notre mieux-être, alors prenons plaisir à bouger, danser, parler et chanter, même si ne nous sentons pas « parfait.e.s » !

La joie est souvent considérée comme une émotion, pourtant à l’origine elle est notre état naturel, notre moteur !
Alors, pour réveiller cet état, prenons exemple sur les enfants : jouons, rions, chantons et surtout, ne nous prenons pas au sérieux !



